ÉCRIVAINS du XVIIIe Siècle

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- LES GRANDS ECRIVAINS DU XVIIIe SIECLE

- HISTOIRE DE LA LITTERATURE DU XVIIIe SIECLE

-LA QUERELLE D'HOMÈRE

- SALONS ET CAFÉS LITTERAIRES DU XVIIIe SIECLE

- L'ENCYCLOPÉDIE

LES GRANDS ECRIVAINS DU XVIIIe SIECLE

 

 

HISTOIRE DE LA LITTERATURE DU XVIIIe SIECLE

Le dix huitième siècle est un siècle court:

Il débute avec "la paix d'Utrecht" signée le 11 avril 1713 qui distribue les cartes au sens figuré comme  au sens propre entre les États souverains européens

Il se termine dans les années 1800- 1804, moment où la Révolution française et son fils, l'Empire, commencent à s'exporter en EUROPE.

C'est "le siècle des lumières"

La littérature du XVIIIe siècle n'est pas celle qui a été lue en province par les paysans et par les artisans. Ils n'y avaient pas accès.

 LES CHIFFRES DE VENTE DES LIVRES AU XVIIIe SIÈCLE

Première édition de CHARLES XII de VOLTAIRE: 1000 exemplaires

LE SIÈCLE DE LOUIS XIV de VOLTAIRE: 3000 exemplaires

LA NOUVELLE HELOISE de J.J ROUSSEAU: 4000 exemplaires

L'ENCYCLOPÉDIE: 4000 exemplaires

LE JOURNAL LITTÉRAIRE LE MERCURE DE FRANCE est diffusé dans toute l'Europe à 7000 exemplaires.

LA PLUPART DES ROMANS DE DIDEROT NE SONT PUBLIÉS QU'AU XIXième SIÈCLE.

LES LETTRES PERSANNES de MONTESQUIEU considérées à l'époque comme "un livre qui se vend comme du pain" a été tiré à 24 000 exemplaires entre 1721 année de sa première publication et la fin du siècle.

Seules les classes sociales aisées ont donc accès à la littérature présentée ici quand elle était publiée du vivant de son auteur.

Les paysans, artisans et la petite bourgeoisie ont accès à une littérature transmise par colportage

 "LA BIBLIOTHÈQUE BLEUE" qui remonte au XVIe siècle.

Ces éditions oublient le siècle des lumières et présentent:

-une littérature de rêve et d'évasion avec des romans de chevalerie, des chroniques et contes tirés des oeuvres du moyen âge

 -une littérature de vie pratique et de présentation des techniques de chaque métier

-des livres catholiques avec l'histoire des saints

-quelques oeuvres du XVIIe siècle coupées et vulgarisées de BOILEAU, CORNEILLE et MOLIÈRE.

L'HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE DU XVIIIe SIÈCLE n'est donc pas celle vécue par les contemporains !

LA QUERELLE D'HOMÈRE

DEUXIÈME QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES

Le XVIIe siècle s'est terminé avec la première querelle des anciens et des modernes, le XVIIIe siècle commence avec la seconde querelle appelée aussi "LA QUERELLE D'HOMERE"

En 1699, MADAME DACIER traduit consciencieusement l'ILLIADE de HOMERE avec une préface où elle fait l'apologie du poète. Elle tente de traduire littéralement l'oeuvre grecque puisque les anciens ont fait ce qui a de meilleur. Il est donc impossible de faire mieux!

Sa traduction est qualifiée de lourde, gauche et trop simple pour les "beaux esprits" de l'époque.

HOUDART DE LA MOTTE (1672-1731) appelé aussi LA MOTTE HOUDART OU LA MOTTE allègue avoir fait un songe où le poète le supplie d'éviter "l'affront d'ennuyer".

Comme les modernes font bien mieux que les anciens, il s'exécute et sans qu'il ne sache un mot de grec, refonde selon le goût du jour, la traduction de MADAME DACIER, en douze chants publiés entre 1701 et 1714.

MADAME DACIER choquée, se sent bafouée. Elle publie "DES CAUSES DE LA CORRUPTION DU GOUT" dès 1714.

LES CAMPS SE FORMENT:

Fontenelle et Marivaux rejoignent les modernes. Marivaux devient la coqueluche du milieu littéraire parisien quand il compose "Le Télémaque travesti" en 1714 et quand il publie en 1716, un poème burlesque: "l'Iliade travestie".

Cette polémique ne concerne pas seulement des choix esthétiques, mais s’inscrit dans un large mouvement de réflexion philosophique sur le progrès historique, sur les notions de nature et de culture, sur les autorités, littéraire ou politique.

Les anciens sont écrasés par le poids des modernes qui avaient pour eux la jeunesse, les salons et l'académie française.

PREMIÈRE QUESTION

HOMERE A-T-IL EXISTE ?

L'ABBE TERRASON pose le premier directement la question dans "DISSERTATION SUR HOMERE" en 1715

L'ABBE D'AUBIGNAC confirme la réponse négative dans "LES CONJECTURES ACADEMIQUES" dès 1715

HOUDART DE LA MOTTE oublie son songe et pose à nouveau la question dans sa réponse à MADAME DACIER "REFLEXIONS SUR LA CRITIQUE" publié en 1716.

DEUXIÈME QUESTION

LES MODERNES NE PEUVENT-IL PAS FAIRE MIEUX QUE LES ANCIENS ?

HOUDART DE LA MOTTE, dans sa réponse à MADAME DACIER "REFLEXIONS SUR LA CRITIQUE" interroge:

"Ne pouvons-nous pas soutenir modestement que les hommes, de siècle en siècle, ont acquis de nouvelles connaissances, que des richesses amassées par nos aïeux ont été accrues par nos pères et, qu'ayant hérité de leurs lumières et de leurs travaux, nous serions en état, même avec un génie inférieur au leur, de faire mieux qu'ils n'ont fait ?"

LA RÉCONCILIATION

HOUDART DE LA MOTTE, dans sa réponse à MADAME DACIER "REFLEXIONS SUR LA CRITIQUE" a l'intelligence de couvrir d'éloges les anciens et de traiter MADAME DACIER avec beaucoup d'égards.

LES ADVERSAIRES se réconcilient.

LE SIÈCLE DES LUMIÈRES ET DE L'ENCYCLOPÉDIE PEUT COMMENCER !

SALONS ET CAFÉS LITTERAIRES DU XVIIIe SIECLE

En 1715, LOUIS XIV meurt. La vie intellectuelle peut s'évader en dehors des murs du château de VERSAILLES.

Les esprits du siècle se rencontrent dans les cafés qui ouvrent leur porte à PARIS, dans des clubs et dans des salons.

Vous trouvez ici :

- LE CLUB DE L'ENTRESOL

- LES CAFES

- LES SALONS.

LE CLUB DE L'ENTRESOL

L'ABBE ALARY fonde vers 1720, un club d'une vingtaine de membres, à  l'entresol de l'hôtel du PRÉSIDENT HÉNAULT, place Vendôme à PARIS.

 LES PRINCIPAUX PARTICIPANTS :

LE MARQUIS D'ARGENSON  (PARIS 1694 PARIS 1747) dit  "la bête" pour les intimes impressionnés notamment par ses exploits sexuels, a poursuivi une politique antiautrichienne en sa qualité de ministre des affaires étrangères. Il fut l'ami de VOLTAIRE. Il laissa des mémoires.   

L'ABBE DE SAINT PIERRE connu pour "un projet de paix perpétuelle" qui préconisait dès 1717 le principe de l'arbitrage international et le désarmement des puissances souveraines. Selon d'ARGENSON, il fournissait "à  lui tout seul pour les lectures plus que tous les autres membres de l'Entresol"

MONTESQUIEU fut admis après le succès des "lettres persanes" et présenta en 1722 son dialogue de SYLLA ET D'EUCRATE.

La hardiesse des conférences inquiéta LE CARDINAL DE FLEURY qui fit suspendre les réunions dès 1731.

LES CAFÉS

Près de 300 cafés s'ouvrent à PARIS pour proposer le célèbre liquide noir du même nom, les idées s'échangent.

Les cafés les plus renommés portent le nom de leur créateur:

Le CAFÉ GRADOT reçoit:

LA MOTTE HOUDART

Le CAFE LAURENT reçoit:

MONTESQUIEU qui écrit dans les lettres persanes :

"Le café LAURENT où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent"

LE PROCOPE ouvert en 1695 par un sicilien reçoit:

D'ALEMBERT

CONDORCET

FONTENELLE

LA HARPE

PIRON

VOLTAIRE

DIDEROT

MARMONTEL

Voltaire, Diderot, d'Alembert, La Harpe, Condorcet, au café Le Procope.

LE CAFÉ DE LA RÉGENCE ouvert sous la régence reçoit:

DIDEROT qui décrit, dans son roman LE NEVEU DE RAMEAU,  les parties d'échec qui s'y jouent.

CAZOTTE écrit des textes pour que le "neveu de Rameau" puisse les déclamer dans le café.

Des "dames du beau monde" eurent alors l'idée de transformer certains jours, leur salon en café.

LES SALONS

La Maîtresse du lieu s'installait derrière une longue table en forme de comptoir pour préparer le café et des limonades glacées sans exclure les vins et alcool. Des valets en veste et bonnet blanc, appelés "garçons" servaient les participants. Pour réussir un salon, la maîtresse du lieu devait s'attacher les services d'un philosophe qui lançait les débats et dirigeait le salon. Ce philosophe attirait alors les intellectuels qui restaient pour les charme de la maîtresse des lieux.....

LA COUR DE SCEAUX

LE SALON DE LA DUCHESSE DU MAINE OU "LA COUR DE SCEAUX"

1699: La DUCHESSE DU MAINE petite fille de CONDE a l'ambition de faire de son château un "petit VERSAILLES" et y crée une fête perpétuelle.

Elle fait organiser par trois érudits MALEZIEU, L'ABBE GENEST et L'ABBE VAUBRUN "Les grandes nuits" durant lesquelles les invités devaient faire jouer et jouer eux-même dans le parc du château de SCEAUX à la lumière des torches, des oeuvres écrites dans la journée !

LES PARTICIPANTS :

FONTENELLE qui est l'un des maîtres des lieux.

LA MOTTE HOUDART

L'ABBE CHAULIEU poète libertin dont les écrits appartiennent à l'histoire du XVIIe siècle

MADEMOISELLE DELAUNAY femme de chambre de la duchesse qui réussira à se faire épouser par le baron de STAAL. Elle écrira ses mémoires qui racontent les fête de SCEAUX.

1718: CELLAMARE y prépare un complot contre le régent mais il est découvert. la DUCHESSE DU MAINE ET SON EPOUX sont embastillés.

Elle réussit à sortir et à revenir dans son château. ses fêtes reprirent avec moins d'éclats.

1747: VOLTAIRE alors réfugié écrit ZADIG en une journée et le fait jouer le soir dans le parc.

1753: LA DUCHESSE DU MAINE meurt, son salon aussi.

Le château de Sceaux au moment de la Régence collection particulière.

LE SALON DE MADAME LAMBERT  

1710: Elle accueille rue de Richelieu un salon plus "sérieux" qu'à la Cour de SCEAUX. Elle désapprouve le libertinage de l'époque et essaie de s'entourer de personnes plus réservées. Sur ce point, à lire la liste des habitués, ce n'est pas une réussite !

LES PARTICIPANTS :

LE PRÉSIDENT HÉNAULT qui devient le maître des lieux.

FÉNELON

FONTENELLE

LA MOTTE HOUDART

MONTESQUIEU

MARIVAUX

L'ABBE DE SAINT PIERRE

LE MARQUIS D'ARGENSON dit la bête

MADAME DE CAYLUS la créatrice de l'école de SAINT CYR pour les jeunes filles

MADAME D'AULNOY dont ses écrits appartiennent à l'histoire du XVIIe siècle

MADAME LAMBERT ECRIT DEUX ESSAIS qu'elle cache:

-"AVIS D'UNE MÈRE A SON FILS"

-"AVIS D'UNE MÈRE A SA FILLE"

publiés sans son accord, elle rachète elle-même tous les exemplaires pour cacher son intelligence qui n'aurait pas rassuré ses hôtes.

1733: Elle meurt, son salon avec. ses habitués se rejoindront chez Madame Tencin. 

LE SALON DE MADAME TENCIN

1726: Après des spéculations boursières frauduleuses et de nombreuses aventures sexuelles tapageuses, elle ouvre son salon rue Saint-Honoré pour continuer à faire la fête.

LES PARTICIPANTS :

DUCLOS

L'ABBE PREVOST

MARMONTEL

PIRON

L'ABBE MABLY

Après la mort de MADAME LAMBERT en 1733, les habitués de son salon dont notamment MONTESQUIEU et MARIVAUX vinrent chez Madame Tencin. 

ELLE ECRIT DEUX ROMANS "LE COMTE DE COMMINGES" ET "LE SIEGE DE CALAIS" QU'ELLE FIT ATTRIBUER A SON NEVEU PONT DE VEYLE.

1749: Elle meurt. Son salon est repris par Madame GEOFFRIN.

LE SALON DE MADAME GEOFFRIN

Fille du valet de chambre de la DAUPHINE, elle recueillit le salon de Madame TENCIN dès 1749 et lui apporta un rayonnement définitif. Le philosophe maître des lieux était Fontenelle.

LE LUNDI, ELLE RECEVAIT LES  ARTISTES:

FALCONNET

SOUFFLOT

PIGALLE

VERNET

BOUCHER

QUENTIN LA TOUR

LAGRENEE

VAN LOO

LE MERCREDI, ELLE RECEVAIT TOUS LES PARTICIPANTS DE L'ENCYCLOPEDIE:

DIDEROT avait attiré chez elles tous ses collaborateurs.

Elle participa activement à cette entreprise et contribua financièrement par un apport très important.

Elle en retira une gloire universelle et fut reçue par toutes les cours d'Europe.

MARIE ANTOINETTE qui se souvint de son passage à VIENNE la reçut en sa qualité de reine de FRANCE.

Elle meurt en 1777, son salon aussi.

Le salon de Madame Geoffrin de Lemonnier pour l'impératrice Joséphine. Ce tableau est exposé au musée de malmaison

LE SALON DE MADAME DU DEFFAND

Elle ouvrit son salon rue Saint Dominique en 1740 et y reçut jusque 1780:

LE PRESIDENT HENAULT qui fut son amant, était le philosophe maître des lieux.

FONTENELLE devient le nouveau maître des lieux en 1777.

MONTESQUIEU; elle appela L'ESPRIT DES LOIS: "de l'esprit sur les lois"

MARIVAUX

ET LES PRINCIPAUX ENCYCLOPÉDISTES pour faire plaisir à D'ALEMBERT

Elle préférait les écrivains du XVIIe siècle qui avaient eu le seul mauvais goût de mourir et elle ne croyait ni aux idées ni aux œuvres des encyclopédistes.

Pourtant elle les aida, en les mettant en relation avec les officiels.

SA CORRESPONDANCE est un témoignage historique essentiel.

Devenue aveugle en 1752, elle choisit une orpheline, MADEMOISELLE LESPINASSE comme lectrice et dame de compagnie.

D'Alembert tomba amoureux de cette jeune demoiselle. Deux heures avant l'ouverture du salon de Madame du Deffand, il se présentait à l'entresol pour discuter avec elle.  Plus on est de fou, mieux on rit........... D'autres intellectuels les rejoignirent dont le ministre Turgot. Ces deux heures devinrent un "salon philosophique" avant l'ouverture du salon de Madame Du Deffand qui finit par découvrir cette réunion. Elle se plaindra de cette "tracasserie" selon ses dires et congédia Mademoiselle Lespinasse. Celle-ci ouvrit alors, elle-même son salon.

LE SALON DE MADEMOISELLE LESPINASSE

JULIE LESPINASSE reçoit rue Saint Dominique près de son ancienne amie, les encyclopédistes jusque 1776 date de sa mort à l'âge de 44 ans, essentiellement:

D'ALEMBERT qui tient le rôle de philosophe maître des lieux.

TURGOT

CONDORCET

CONDILLAC

L'ABBE MABLY

SUARD

J.J ROUSSEAU qui y organisa la révolte contre les institutions anciennes au nom de l'humanité.

MARMONTEL qui lui rendit hommage dans ses mémoires:

"Elle dirigeait l'entretien avec l'aisance et la facilité d'une fée qui, d'un coup de baguette , changeait à son gré la scène de ses enchantements"

SA CORRESPONDANCE fut publiée pour la première fois en 1809.

LE SALON DE MADAME D'ÉPINAY

À l’âge de dix-neuf ans, elle est mariée à son cousin germain, l’aîné des fils du fermier général de La Live de Bellegarde, Denis Lalive D'Épinay (1724-1782) qui est destitué de son poste en 1762. Les premières années de cette union furent heureuses, ayant de lui deux enfants dont une fille morte en bas âge, mais elle souffrira vite du libertinage de son époux et, surtout, de ses prodigalités. Une séparation de biens prononcée en 1748, assura une position financière confortable à Louise. Elle ouvre alors un salon à Montmorency dont le philosophe dirigeant est GRIMM qui n'a rien à voir avec les deux frères collecteurs de contes. Ce salon reçut Marivaux, Jean Jacques ROUSSEAU et les encyclopédistes introduits par Voltaire et DIDEROT.

1756: Madame d'Épinay (1726 -1783) fait construire l'Ermitage près de Montmorency. ROUSSEAU s'y installe avec Thérèse et sa mère.

L'impatience d'habiter l'Ermitage ne me permit pas d'attendre le retour de la belle saison; et sitôt que mon logement fut prêt, je me hâtai de m'y rendre. (Confessions, IX)

ROUSSEAU a une passion violente et inassouvie pour Madame d'Houdetot belle-soeur de Madame d'Épinay. Il publie pour elle "Lettre à Sophie". Il subit alors les reproches des Encyclopédistes et la jalousie de Madame d'Épinay.  

1770: ROUSSEAU revient à Paris et instruit le procès de ses détracteurs, ses anciens amis. Ses lectures des Confessions, dans les salons parisiens, choquent au point que Madame d'Épinay qui redoutait que Les Confessions ne révèlent l'existence de partenaires multiples des divers ébats passés, s'emploie à faire interdire leur lecture publique.

1771: Le salon de Montmorency se transporte à Paris où s'ajoutèrent les ambassadeurs des États Européens.

Elle écrit alors, l'Histoire de Madame de Montbrillant, afin de parer à des attaques sur sa vie privée de la part de Rousseau. Sa rédaction porte le nom de «Contre-confessions». Elle y détaille et justifie, entre autres, pourquoi elle en est un jour venue à tromper son époux. Il s’agit de pseudo-mémoires puisque les noms sont modifiés. Grimm et DIDEROT aideront Louise d'Épinay à rédiger son livre, notamment en faisant un portrait à charge de Jean Jacques ROUSSEAU sous les traits du personnage de René. Cet ouvrage, ne paru que tronqué et qu'à titre posthume en 1818.

LES AUTRES SALONS

MADAME D'HOLBACH où selon L'ABBET MORELLET "la conversation la plus libre, la plus animée et la plus instructive qui fut jamais" pouvait être entendue. Elle reçoit tous les Encyclopédistes, Rousseau compris. Le philosophe Maître des lieux est Diderot puis son mari, le baron d'Holbach.

MADAME LA DUCHESSE DE BRANCAS qui entretenait une troupe de théâtre dans son hôtel et tenait un salon fréquenté par MONTESQUIEU.

Deux salons tenus par deux épouses de financiers:

MADAME NECKER qui bien que catholique pratiquante originaire de Genève, recevait tous ses amis athées de l'encyclopédie. Le Maître des lieux était BUFFON.

MADAME HELVETIUS dont le philosophe maître des lieux était son mari.

L'ENCYCLOPÉDIE

Le mérite de l'Encyclopédie est d'exister et d'avoir pu être publiée malgré l'opposition du pouvoir. Beaucoup ont payé leur engagement de leur liberté. Certains ont préféré se désister. Elle a réuni les idées philosophiques nouvelles contre l'obscurantisme du pouvoir politico religieux. Elle a ainsi ouvert la voie à l'institutionnalisation de la révolution et à fonder la théorisation révolutionnaire.

Les articles n'ont pas l'importance du sujet traité mais seulement l'importance que leur donnent leurs rédacteurs. Ils sont par conséquent bien inégaux et ne suivent pas la logique de l'intérêt des connaissances de l'époque mais seulement le savoir de leurs rédacteurs. VOLTAIRE s'en plaint et demande plusieurs fois à DIDEROT de faire le ménage.

Les informations gratuites sur :

- LA CHRONOLOGIE DE LA PUBLICATION DE l'ENCYCLOPEDIE

- LES PARTICIPANTS DE L'ENCYCLOPEDIE

- LES SOUTIENS DE L'ENCYCLOPEDIE

- LES ADVERSAIRES INTELLECTUELS.

CHRONOLOGIE DE LA PUBLICATION

UN LIBRAIRE ÉDITEUR NOMMÉ "LE BRETON" DEMANDE A DIDEROT D'ABORD DE TRADUIRE PUIS APRÈS DISCUSSION, DE CRÉER UNE ENCYCLOPÉDIE COMME CELUI DE LA CYCLOPEDIA OR UNIVERSAL DICTIONARY OF THE ARTS AND SCIENCES D'EPHRAIM CHAMBERS.

IL N'EXISTAIT QUE DES DICTIONNAIRES COMME CELUI QUE BAYLE ÉCRIVIT AVEC LA PARTICIPATION DE L'ABBE DU BOS MAIS AVEC UN CARACTÈRE BIEN MOINS COMPLET.

DIDEROT encore inconnu, accepte avec enthousiasme et il s'entoure immédiatement de D'ALEMBERT déjà célèbre comme mathématicien.

21 JANVIER 1746 :

Le chancelier D'AGUESSEAU celle lui même le privilège du roi.

Un retard de la publication est causé par l'incarcération de DIDEROT au château de Vincennes en 1749 pour avoir publié "LETTRE AUX AVEUGLES".

Très vite, il peut recevoir ses collaborateurs dans sa cellule et il est libéré au profit de l'entreprise encyclopédique.

Une souscription est lancée début 1750. Le prospectus est écrit par DIDEROT lui même.

Elle reçut un grand succès comparé aux tirages habituels des oeuvres du XVIIIe siècle soit 4000 exemplaires mais reste inférieur aux espoirs des philosophes qui espéraient 8 000 exemplaires pour toute l'Europe.

28 JUIN 1751 :

PARUTION DU PREMIER TOME AVEC LE DISCOURS PRÉLIMINAIRE

22 JANVIER 1752 :

PARUTION DU SECOND TOME

FRONTISPICE DE L'ENCYCLOPEDIE (collection de l'auteur)

LA GRAVURE PRÉSENTE UNE FORME PYRAMIDALE DANS LAQUELLE LA PHILOSOPHIE COIFFE LES ARTS QUI COUVRENT LES MÉTIERS

17 FEVRIER 1752 :

En réaction à l'affaire de l'abbé PRADES de novembre 1751, un arrêt du Conseil d'État supprime les deux premiers tomes déjà vendus et livrés aux acquéreurs.

MAI 1752 :

Madame de POMPADOUR et Monsieur de MALESHERBES chargé de la direction de la Librairie sollicitent DIDEROT pour qu'il continue et lui apportent leur soutien.

Les années suivantes, PARUTION DE CHACUN DES TOMES sans difficultés importantes grâce au MARQUIS D'ARGENSON qui fait lever l'interdiction, au rythme de un par an.

NOVEMBRE 1753 :

PARUTION DU TOME TROIS

OCTOBRE 1754 :

PARUTION DU TOME QUATRE

NOVEMBRE 1755 :

PARUTION DU TOME CINQ

1er MAI 1756 :

PARUTION DU TOME SIX

15 NOVEMBRE 1757 :

PARUTION DU SEPTIÈME TOME

1758 :

L'article de D'ALEMBERT sur GENÈVE où il regrette que les habitants n'ont pas de théâtre pour assister à des comédies, fait réagir J.J ROUSSEAU qui défend sa ville natale dans une "LETTRE A D'ALEMBERT" pour proclamer que chacun a bien le droit de détester la comédie et le Théâtre !

COURANT 1758 :

Le Parlement de Paris condamne l'Encyclopédie et ordonne de rembourser les prescripteurs mais personne ne se présente.

D'ALEMBERT, MARMONTEL DUCLOS et ROUSSEAU se désistent.

8 MARS 1759 :

Le Conseil d'État interdit les tomes parus et révoque le privilège du roi. La destruction des exemplaires non vendus, est ordonnée mais ils sont cachés chez Malherbes et échappent aux perquisitions.

3 SEPTEMBRE 1759 :

Le pape CLEMENT VII condamne l'Encyclopédie lui assurant ainsi un succès commercial. Au XVIIIe siècle, l'inscription à l'Index est source de réussite commerciale puisque chacun voulait lire le livre interdit.

1760 :

L'ABBE MORELLET le rédacteur des articles sur la théologie, est embastillé pour cause de bagarre en plein théâtre avec PALISSOT DE MONTENOY lors d'une représentation de sa comédie satirique "LES PHILOSOPHES"

1762 :

PUBLICATION DU PREMIER VOLUME DES PLANCHES sous la bienveillance de MONSIEUR DE MALESHERBES.

1764 :

DIDEROT découvre que le libraire éditeur LE BRETON a censuré sans rien dire des articles par peur de la police. Il est tenté de démissionner.

DÉCEMBRE 1765 :

LES TOMES HUIT A DIX SEPT accompagnés de QUATRE TOMES DE PLANCHES sont publiés avec la complicité du pouvoir royal qui interdit officiellement mais aide officieusement grâce à MONSIEUR DE MALESHERBES.

1766 :

DES JANVIER, LES TOMES HUIT A DIX SEPT accompagnés de QUATRE TOMES DE PLANCHES sont envoyés aux prescripteurs étrangers. Ensuite, les prescripteurs français sont servis discrètement.

LE BRETON est embastillé pour avoir envoyé au château de Versailles les derniers volumes sans aucune autorisation.

1772 :

DIDEROT après plusieurs années de lutte aspire à la tranquillité. Il se retire avec LE BRETON.

PARUTION DE SIX TOMES DE PLANCHES par PANCKOUCKE qui termine l'aventure.

1776:

PARUTION D'UN SUPPLÉMENT EN DEUX VOLUMES

1777:

PARUTION DES VOLUMES III ET IV DU SUPPLÉMENT ET D'UN VOLUME DE PLANCHES

1780 :

PUBLICATION DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE EN DEUX VOLUMES.

LES PARTICIPANTS

La publication de l'Encyclopédie fut une guerre, l'Encyclopédie une machine de guerre, voici ses armées:

LES CHEFS

DIDEROT pour la philosophie et les arts mécaniques

D'ALEMBERT pour les mathématiques et le discours préliminaire

LE CHEVALIER DE JAUCOURT qui écrivit sur tout où il manquait un auteur et qui compila toutes les oeuvres et les articles sur le droit

L'ETAT MAJOR

LE BARON D'HOLBACH pour le système de la nature, la chimie et la religion

L'ABBE MORELLET pour la théologie

MARMONTEL pour la littérature

L'ABBE PRADE pour la théologie, il écrit l'article sur le scepticisme et la certitude. Sa thèse de doctorat en théologie passée avec succès à la SORBONNE en novembre 1751 attira les foudres des jansénistes puis des jésuites qui déclarèrent dix propositions de sa thèse comme hérétiques.

L'ARRIERE GARDE

QUESNAY pour l'économie politique

TURGOT pour l'économie politique

L'ABBE MABLY pour la science politique

L'ABBE RAYNAL pour la science politique et l'histoire

CONDORCET pour la science politique, économique et sociale

CONDILLAC pour la philosophie avec essai sur la sensation

HELVETIUS pour la science politique et l'économie politique

GRIMM rédacteur de la correspondance littéraire

LES INTERVENANTS

MONTESQUIEU pour le Goût

VOLTAIRE pour Elégance, Eloquence, Esprit, Imagination et l'histoire

J.J ROUSSEAU pour l'économie politique et la musique

BARTHEZ pour la médecine

BEAUZEE pour la grammaire

DU MARSAIS pour la grammaire et la rhétorique

L'ABBE MALLET pour la littérature et le théologie

DAUBENTON pour les sciences naturelles

DES BROSSES pour l'histoire et la critique littéraire

LA CONDAMINE pour l'histoire naturelle et la géographie

SAINT LAMBERT pour la critique artistique et les arts militaires

D'AGUESSEAU pour le droit

DUCLOS pour l'histoire et la critique artistique

L'ABBE YVON pour la théologie, il doit s'expatrier après la rédaction de ses articles.

LES SOUTIENS DE L'ENCYCLOPEDIE

LA MARQUISE DE POMPADOUR QUI PROTEGE LES ENCYCLOPEDISTES POUR LUTTER CONTRE LES JESUITES. Elle décède en 1764. Elle amène le soutien de trois de ses amis:

 LE MARQUIS D'ARGENSON

LE CARDINAL DE BERNIS

LE DUC DE CHOISEUL

LE DUC DE RICHELIEU

LE CHANCELIER D'AGUESSEAU qui signa le privilège du roi.

MONSIEUR DE MALESHERBES qui sauva l'entreprise en 1759 quand le privilège du roi fut retiré en permettant la publication sur "accord verbal". Il aida l'entreprise d'abord en sa qualité de directeur suppléant de la librairie au nom de son père LE CHANCELIER DE LAMOIGNON puis en sa qualité de directeur de la librairie. Les publications prétendument imprimées à l'étranger étaient réalisées en FRANCE sous sa bienveillance et celle de la police. Il "cacha" chez lui des exemplaires de l'Encyclopédie "recherchés" par la police.

LE MARQUIS D'ARGENSON qui réussit à faire lever l'interdiction du Conseil d'Etat en 1752.

TURGOT qui devint ministre.

L'ACADEMIE FRANÇAISE qui reçut peu à peu des philosophes à partir de 1728 année de réception de Montesquieu. D'ALEMBERT devint secrétaire perpétuel en 1772.

LES ADVERSAIRES INTELLECTUELS

Les jésuites qui virent d'abord une concurrence à leur dictionnaire et à leur journal "LE TREVOUX" et qui comprirent ensuite qu'il s'agissait d'abattre le pouvoir de l'église après le soutien de L'ABBE DE PRADES de sa thèse de doctorat en théologie à la SORBONNE en novembre 1751. Les jésuites déclarèrent que dix propositions étaient hérétiques. Les jésuites furent peu à peu discrédités et expulsés de FRANCE en 1762.

Les jansénistes qui reprochent aux philosophes, leur refus de collaboration.

Le journal "LE MERCURE DE FRANCE" publie en 1757 un article amusant d'un avocat nommé NICOLAS MOREAU pour comparer les encyclopédistes à des "Cacouacs"

L'ABBE DESFONTAINES choisit le journalisme et écrit des articles de presse pour railler la "Voltairomanie"

FRERON fonde le journal "L'ANNEE LITTERAIRE" et a l'honneur de se battre par la plume directement avec VOLTAIRE. Celui - ci le discrédite dans une pièce de théâtre "L'ECOSSAISE" représentée à PARIS. Le personnage principal de cette comédie est FRELON pourvu de tous les défauts du truand. Cette "douche écossaise" tue le journal d'Elie Catherin FRERON qui tombe alors dans la déchéance. 

ABRAHAM CHAUMEIX écrit en huit volumes "PREJUGES LEGITIMES CONTRE L'ENCYCLOPEDIE"

PALISSOT DE MONTENOI a fait rire avec sa comédie "LES PHILOSOPHES" et s'est battu en pleine représentation avec L'ABBE MORRELET qui fut alors embastillé.

LE FRANC DE POMPIGNAN écrivit contre les Encyclopédistes et osa les railler dans son discours de réception de l'académie française alors qu'ils étaient majoritaires.

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